À mes boucs.
À toi, humanité, qui pollues et tues.
À toi, gouvernement, qui laisses les misères s’incruster.
À toi société, qui me pousses à agir et être ce que je ne souhaite pas.
À to famille, qui me juges et ne me comprends pas.
À toi l’ami.e, à qui je dois demander quand es tu disponible pour me voir.
À toi l’enfant, qui me trouves dépassé.e et ne fais pas ce que je te dis.
À toi mon amour, qui n’es pas moi, comme moi.
À toi la boulangerie, qui ne daignes même pas me dire bonjour dans les yeux en me jetant mon pain de la veille.
À toi le café, qui râles en traînant les pieds à ma troisième demande de verre d’eau.
À toi le fumeur, qui laisses ton bout de mort dans le caniveau.
À toi le chien, qui t’oublies sur le trottoir sans penser à ma semelle.
À toi le métro, qui me pousse à coller-serrer des inconnus.
À toi le chauffard, qui ôte la vie impunément.
À toi le médecin, qui ne vois que mon corps symptomatique et n’entends pas mon âme.
À toi le voisin, qui hurles, même sans pleine lune, sur tes proches, ôtant à tous sommeil et sérénité.
À toi…
Je te demande pardon, de te mettre dans la sacoche mes poids, t’utilisant, pour m’excuser de ne pas chercher en moi une réponse appropriée et aimante.
Merci d’exister, je reprends ma pierre et repars dans mon laboratoire d’alchimiste.
Ton humble chèvre.